✊ C’est la journée internationale des droits des femmes. ✊
À cette occasion, j’ai réalisé une mini série que j’ai appelée “le monde à l’envers”.
J’ai voulu imaginer le monde inversé pour pouvoir sensibiliser différemment à plusieurs sujets.
Ici en l’occurrence : si les injonctions à la beauté, à la jeunesse et à la chirurgie plastique étaient adressées aux hommes plutôt qu’aux femmes.
Dans ces premières images je souhaite dénoncer la pression que nous vivons pour être belles, nous, femmes occidentales, avec ici la responsabilité des magazines dans ces injonctions patriarcales…
Vous allez me répondre : “Oui mais ils publient ces sujets parce que c’est ce qui se vend : il y a des lectrices”.
Et je vous rejoins totalement là-dessus. Les magazines surfant sur ces injonctions ne sont pas les précurseurs des complexes féminins. À mon sens, il s’agit plutôt de l’industrie du cinéma, de la musique et de la mode.
Je m’explique : une femme réussit dans le domaine du cinéma aux Etats Unis. Les chances pour qu’elle se fasse refaire le nez, la bouche, les seins, les fesses, les rides… sont proches de 100%. Parmi toutes les plus grandes stars mondiales, très peu ne sont pas passées sous le bistouri (je vous invite à vérifier avec vos stars préférées). Parce qu’elles vivent une pression immense pour y recourir : on leur promet plus de contrats, plus de cachets. C’est d’ailleurs une chose qu’a voulu dénoncer la série 10 pourcent dans son premier épisode (Cécile de France est vit une pression pour se faire tirer les rides).
Ici, je détourne une publicité de Liérac dont Kristin Scott Thomas est l’égérie, avec pour slogan « j’adore qu’on me demande mon âge » alors que cette actrice reconnait avoir eu recours à des injonctions de botox dans cet autre article (cqfd)…
Il y a d’une part la chirurgie, et d’autre part la retouche photo : ayant moi-même travaillé dans le service com d’une grande marque de lingerie je peux vous dire que ce qui s’y fait n’est pas joli joli. Malgré le fait que les mannequins photographiées soient très charmantes et minces, leur corps n’épargne pas moins de 5 à 10 A/R de retouche pour lisser le grain de peau, rentrer les petits bourrelés, atténuer les marques, lisser la couleur, gonfler les seins… (j’ai honte d’avoir participé à ça…).
Alors que se passe t-il quand la plupart des femmes sont nourries, depuis toutes petites par ces idéaux de beauté qui n’existent pas ? Elles complexent. Elles se rejettent. Parfois même, elles se détestent. L’industrie du cinéma, de la musique et de la mode leur apprend à se détester.
Et là miracle : un magazine se positionne comme sauveur ! “Tu veux des solutions à tes bourrelets ? À tes poils ? À ta peau ? À tes rides ? Achète moi !”.
Donc oui il y a des acheteuses, mais tant que les femmes grandement médiatisées se soumettront à ces diktats de beauté et d’éternelle jeunesse, ce sont des générations entières qui vivront avec des complexes.
Tant que les graphistes / rédact·eur·rices / chargé·e·s de com / chargée·e·s de pub participeront à ce grand mensonge, aussi.
Tant que les dermato se reconvertiront dans l’esthétique en y voyant un potentiel lucratif, aussi.
Nous pouvons dire non. Nous pouvons refuser. Nous pouvons tenir tête à notre hiérarchie pour défendre nos idéaux.
Nous avons toutes et tous notre rôle à jouer pour arrêter cette immense fabrique à complexes…
Vivre dans un monde plus sain, qui cesse de cultiver la haine de nos corps. Quelque soit l’endroit du monde, on a toujours beaucoup de choses à dire sur les corps des femmes.
Laissons-les tranquilles ces corps. Laissons-les vivre !
Nous avons le droit de réussir au cinéma ou dans la vie sans être soumises au regard de l’homme.
Nous avons le droit d’être au naturel, bien dans notre peau et dans notre âge…
Nous avons le droit d’être libres de tout diktat. ✊
Signé : Estelle (une européenne qui a déjà beaucoup de droits pour une femme, mais qui ne se posera pas tant qu’elle n’aura pas atteint l’égalité sur tous les sujets 😉 )
Pour voir mon autre article avec la suite de ma série « le monde à l’envers », rendez-vous ici.
